Formation pour renforcer le réseau de facilitateurs au Liban (12-16/7/2021)

///Formation pour renforcer le réseau de facilitateurs au Liban (12-16/7/2021)

Formation pour renforcer le réseau de facilitateurs au Liban (12-16/7/2021)

Comment sauvegarder le patrimoine culturel immatériel du Liban et que renferme-t-il ? Comment sensibiliser le plus grand nombre à l’importance de ce patrimoine et à sa richesse méconnue, du zajal au travail artisanal en passant par la dabké ? Et comment renforcer les ressources humaines et institutionnelles pour la protection de ce capital ? Autant de questions qui préoccupent l’UNESCO, dont le bureau régional à Beyrouth a lancé, en 2017, un projet de formation financé par le gouvernement du Japon et exécuté par le bureau de Beyrouth en collaboration avec la Commission nationale libanaise pour l’UNESCO. Il vise à remédier au manque de personnes équipées pour mener des activités d’inventaire et de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI).

Ce programme de renforcement des capacités ayant aidé à créer un réseau national de formateurs, un atelier de formation de formateurs de 5 jours a été organisé du 12 au 16 juillet, au Lancaster Plaza, et modéré par Dr Annie Tohme Tabet et Dr Jean Hajjar, pour clôturer la première phase du projet au terme de 4 ans de travail, et en vue d’encadrer à l’avenir de nouveaux stagiaires. L’objectif serait de permettre à ces formateurs la transmission de ce savoir à d’autres membres de leur communauté, ONG ou étudiants afin d’élargir les connaissances sur le PCI et sa sauvegarde à travers le pays.

« Le patrimoine culturel immatériel est un patrimoine ancien transmis de génération en génération, et qui reste présent aujourd’hui sous différentes formes, nous explique entre deux sessions Dr. Annie Tabet, anthropologue, et qui coache les 25 formateurs participants et qui représentent différentes régions du pays. Le Liban est très riche en termes de PCI, et cela du fait de la diversité de ses communautés. Mais il y a également des éléments communs à toutes les communautés et qui sont présents à une échelle nationale comme le zajal, la dabké, la cuisine libanaise, l’artisanat ou les couteaux de Jezzine, ce qui procure un sentiment d’identité et de continuité aux communautés ».

Evaluant le projet, l’experte souligne l’importance de ce genre de formation pour augmenter la sensibilisation à ce sujet, « à l’heure où la mondialisation, la société de consommation, et le commerce de l’import ont réduit quelques compétences et éléments de ce patrimoine ». « Nous travaillons aussi avec les écoles, les universités et les organisations pour diffuser ces connaissances, et espérons la poursuite de ces efforts, ce qui n’est pas facile en termes de financement avec la crise économique », ajoute la professeure, également facilitatrice membre du Réseau International des facilitateurs UNESCO de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Malgré la signature de la Convention UNESCO par le Liban en 2007, le Pays du Cèdre a grandement besoin d’une politique culturelle sectorielle pour la sauvegarde du PCI. L’atelier a préparé les formateurs à transmettre et diffuser les principes de cette Convention à travers le pays. Pendant une semaine, les participants ont passé en revue le contenu du matériel de renforcement des capacités déjà expliqué dans les ateliers précédents, tout en se concentrant sur des sujets importants comme les liens entre la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et l’éducation, le développement durable et les situations d’urgence.

« Avec ce projet entamé depuis quelques années, nous pouvons affirmer aujourd’hui que nous sommes extrêmement familiers avec la Convention de 2003. Les sessions sont agréables et utiles à la fois, et nous profitons de la diversité des participants pour échanger nos expertises », confie Ohayla Mortada, une participante à l’atelier. Elle fait aujourd’hui partie d’un véritable réseau d’acteurs de terrain, de membres de communautés et d’ONG, d’académiciens et de responsables de plusieurs ministères réunis par l’UNESCO dans le cadre du projet, et impliqués dans la sauvegarde du PCI au Liban. Pour cette coordinatrice dans une institution d’enseignement technique à Tyr, la reprise sociale passe par la préservation de ces pratiques, représentations, connaissances et savoir-faire qui forment le PCI. « Il faut protéger et transmettre ce savoir à nos collègues dans les écoles et l’intégrer par exemple dans le cursus scolaire, dit-elle. Le public ne comprend pas forcément que le PCI n’est pas un folklore statique mais bien un patrimoine vivant qui change selon les besoins des gens et leurs milieux ».

Des propos repris par Georges Rizk, un responsable administratif dans une école au Akkar et féru de zajal, qui estime que le PCI est connu théoriquement mais qui est méconnu sur le plan opérationnel. « La distillation de l’eau de rose, c’est de la chimie, explique-t-il. La construction des barques, c’est de la physique, et c’est comme cela que nous pouvons inclure cette notion de PCI dans les programmes éducatifs ». Et d’ajouter : « Si la crise impose un retour à l’agriculture et aux sources, nous aurons besoin de redonner vie à de nombreux métiers traditionnels. La protection du patrimoine et sa préservation contribuent au développement et à une reprise de l’activité économique aujourd’hui nécessaires ».

En guise de clôture, le responsable du programme de la culture au Bureau régional de l’UNESCO M. Joseph Kreidi, et la Secrétaire générale adjointe de la Commission nationale libanaise, Mme Ramza Jaber Saad ont distribué des certificats aux participants. A court et moyen termes, le projet qui entre dans une nouvelle phase aura permis jusque-là de renforcer les capacités nationales de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent au Liban, avec la participation la plus large possible des communautés et des organisations non gouvernementales concernées, et fourni une assistance technique pour la sauvegarde du PCI à plusieurs niveaux.

 

By |2022-03-30T09:42:02+00:00juillet 19th, 2021|ACTIVITÉS GÉNÉRALES, Programmes|Commentaires fermés sur Formation pour renforcer le réseau de facilitateurs au Liban (12-16/7/2021)

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